Grève des jeunes médecins : la loi Garot, une bombe à retardement pour les déserts médicaux
Le 28 avril, les étudiants en médecine, internes et médecins libéraux lanceront une grève illimitée contre la loi Garot. Pour les acteurs de la santé, cette mobilisation révèle un basculement : les futurs soignants rejettent les modèles d’organisation imposés d’en haut. Anticiper les effets de cette crise est clé pour les décideurs du secteur.

Cette fois, ce n’est pas une grève ponctuelle, mais un mouvement de fond. Dès le 28 avril, les jeunes professionnels de santé – étudiants, internes, généralistes libéraux – cessent le travail. En cause : la proposition de loi Garot, qui prévoit de restreindre la liberté d’installation dans plus de 4500 communes. Pour les grévistes, ce type de régulation décourage l’engagement dans la médecine de proximité au lieu de la renforcer.
Loi Garot : impact sur l’attractivité des territoires
Pourquoi est-ce un sujet stratégique pour les professionnels du secteur ? Parce qu’il révèle une fracture entre les politiques de santé territoriale et les attentes des futurs praticiens. Si l’installation devient une contrainte administrative, le risque est clair : un recul de l’offre médicale dans des zones pourtant déjà fragiles. À l’inverse, une dynamique d’attractivité (formation, accompagnement, conditions de travail) pourrait stabiliser l’offre sans conflit.
La tension est également révélatrice pour les porteurs de projets en santé numérique ou organisationnelle. Les territoires concernés par cette loi sont les mêmes où se développent des solutions d’accès aux soins via la téléconsultation, les CPTS ou les centres de santé hybrides. Comprendre les freins perçus par les médecins de demain est donc indispensable pour concevoir des offres viables et acceptées sur le terrain.
Enfin, le retrait de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) prévu par plusieurs syndicats libéraux pourrait perturber l’accès aux soins dans certaines régions dès la semaine prochaine. Pour les établissements de santé, cela suppose une révision rapide des dispositifs de continuité des soins. Pour les investisseurs et innovateurs, c’est un rappel : sans adhésion des professionnels, aucune régulation ne tient.
Pourquoi c’est un signal à décoder ?
Cette mobilisation marque un tournant. Elle ne conteste pas seulement une loi, mais un mode de gouvernance en santé. Ceux qui construiront demain (praticiens, startups, décideurs) exigent de participer à la définition des règles du jeu. Pour les acteurs de la santé connectée, des soins coordonnés ou de la formation, il est urgent de repenser l’attractivité autrement qu’en zones « rouges » et « vertes ».