Fermeture de Better Therapeutics : Le rêve des thérapies numériques sur ordonnance pour le diabète s’éteint ?
Cette décision, qui sonne comme un glas pour l'entreprise, soulève des questions sur l'avenir des thérapies numériques sur ordonnance et sur les défis auxquels ce secteur prometteur est confronté.
Better Therapeutics, pionnier dans le domaine des applications numériques pour le diabète, a annoncé la cessation de ses activités, le licenciement de ses employés et la recherche d’un acquéreur pour ses actifs restants. Cette décision, qui sonne comme un glas pour l’entreprise, soulève des questions sur l’avenir des thérapies numériques sur ordonnance et sur les défis auxquels ce secteur prometteur est confronté.
Un parcours tumultueux ponctué de succès et d’échecs
Créée en 2010, Better Therapeutics s’est rapidement imposée comme un leader dans le développement de solutions numériques pour la gestion du diabète. En 2021, l’entreprise a connu une croissance fulgurante en entrant en bourse via un SPAC, valorisant sa technologie à 187 millions de dollars. Cependant, cette ascension s’est vite essoufflée. En 2023, la société a été contrainte de réduire ses effectifs de 35% et de recentrer ses efforts sur la commercialisation de ses produits, suite à un examen approfondi de la FDA de ses thérapies numériques.
AspyreRx : Un programme prometteur mais aux perspectives incertaines
AspyreRx, le programme phare de Better Therapeutics, est une thérapie cognitivo-comportementale numérique (TCC) qui a reçu l’autorisation de novo de la FDA en juillet 2023. Des études cliniques ont démontré l’efficacité d’AspyreRx dans l’amélioration du contrôle de la glycémie, de la pression artérielle, du poids et de la qualité de vie des patients diabétiques de type 2.
Malgré ces résultats prometteurs, Better Therapeutics n’a pas réussi à obtenir des remboursements significatifs pour AspyreRx de la part des payeurs, ce qui a freiné son adoption par les patients et les cliniciens. L’entreprise a tenté de remédier à cette situation en s’associant à Glooko et en ciblant les centres de santé agréés par le gouvernement fédéral, mais ces efforts n’ont pas suffi à inverser la tendance.
Un avenir incertain pour les thérapies numériques sur ordonnance
La fermeture de Better Therapeutics est un coup dur pour le secteur des thérapies numériques sur ordonnance, qui peine à démontrer sa viabilité économique. Le cas de Pear Therapeutics, une entreprise semblable qui a déposé son bilan en 2023, souligne les difficultés rencontrées par ce secteur.
Quelles leçons tirer de cette fermeture ?
La fermeture de Better Therapeutics met en lumière plusieurs défis auxquels les développeurs de thérapies numériques sur ordonnance doivent faire face :
- Obtention de remboursements : La viabilité économique du secteur dépend du soutien des payeurs.
- Adoption par les patients et les cliniciens : La démonstration de l’efficacité clinique et de la valeur ajoutée des solutions numériques est essentielle.
- Développement de modèles économiques durables : Diversification des sources de revenus et recherche d’investissements stratégiques.
L’avenir des thérapies numériques sur ordonnance n’est pas encore scellé.
Deux options se dessinent. Un essoufflement du secteur: Si les défis ne sont pas surmontés, les thérapies numériques pourraient ne pas se généraliser et rester une niche. Une évolution vers un modèle viable: L’innovation et l’adaptation aux exigences du marché pourraient permettre à ce secteur de prospérer.
La fermeture de Better Therapeutics laisse en suspens l’avenir de ses employés. La société a déclaré qu’elle s’efforcerait de leur fournir un soutien pendant cette période difficile, notamment en les aidant à trouver de nouveaux emplois. Cependant, le contexte économique actuel et les défis spécifiques du secteur de la santé numérique pourraient rendre la recherche d’un nouvel emploi difficile pour certains d’entre eux.
C’est une perte pour l’écosystème de la santé numérique. L’entreprise était un acteur important dans le domaine des thérapies numériques pour le diabète et sa disparition laisse un vide. Cette situation pourrait avoir un impact négatif sur la confiance des investisseurs dans le secteur et ralentir le développement de nouvelles solutions numériques pour la gestion du diabète et d’autres pathologies chroniques.