ASCO 2024 : Un test salivaire révolutionnaire pour la détection précoce du cancer de la prostate
Ces résultats représentent une augmentation de 15 % par rapport au taux de détection actuel des tests PSA qui identifient 25 % des hommes atteints d'un cancer de la prostate.
Le dépistage du cancer de la prostate pourrait connaître une avancée majeure. Des chercheurs ont présenté, lors du congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) 2024, les résultats prometteurs d’un test salivaire permettant d’identifier plus tôt les hommes à haut risque.
Un test salivaire pour un meilleur ciblage du dépistage
Cette étude, co-dirigée par l’Institute of Cancer Research (ICR) et le Royal Marsden National Health Service (NHS) Foundation Trust, s’intéresse à l’utilisation d’un test salivaire à domicile pour les hommes à haut risque de cancer de la prostate. Ce test permettrait une détection plus précoce de la maladie par rapport aux méthodes actuellement employées.
Le Dr Ros Eeles, investigateur principal de l’étude, professeur à l’ICR et consultant au Royal Marsden NHS Foundation Trust, a présenté les résultats de cette recherche lors du congrès de l’ASCO, qui se déroule jusqu’au 4 juin 2024.
Évaluer le risque génétique par la salive
L’étude BARCODE 1 a porté sur un groupe d’hommes caucasiens âgés de 55 à 69 ans. Ces volontaires ont réalisé, à domicile, un test salivaire permettant de calculer leur score de risque polygénique (PRS) pour le cancer de la prostate. Ce score PRS, établi sur la base de 130 variations génétiques (dont une part héréditaire), est associé à un risque plus ou moins élevé de développer la maladie, comme l’ont montré des études ADN antérieures menées auprès de milliers d’hommes.
À partir de l’échantillon initial, les chercheurs ont invité les hommes présentant les 10 % de scores de risque les plus élevés à subir des examens complémentaires. À la suite d’une IRM et d’une biopsie de la prostate, 40 % des participants de ce groupe se sont vus diagnostiquer un cancer de la prostate.
Un dépistage plus précis et plus efficace
Ces résultats représentent une augmentation de 15 % par rapport au taux de détection actuel des tests PSA qui identifient 25 % des hommes atteints d’un cancer de la prostate. Le test salivaire permettrait donc un ciblage plus précis du dépistage en identifiant une proportion plus importante d’hommes à risque tout en évitant des biopsies inutiles chez ceux présentant un faible risque génétique.
Le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes. Un dépistage précoce est essentiel pour améliorer le pronostic et permettre la mise en place de traitements plus curatifs. Les méthodes actuelles, basées sur le dosage du PSA sanguin, présentent des limites de sensibilité et de spécificité, pouvant conduire à des biopsies inutiles et des traitements superflus chez certains patients, ou inversement, à des retards de diagnostic chez d’autres.