7 consortiums ont été sélectionnés pour déployer des fabriques d’IA qui stimuleront l’innovation dans le domaine de l’IA
L’Union européenne lance un projet d’envergure pour renforcer sa souveraineté technologique en intelligence artificielle. Sept consortiums, répartis dans des centres stratégiques comme Barcelone et Athènes, développeront les premières fabriques d’IA européennes. Un investissement colossal de 1,5 milliard d’euros vise à propulser l’Europe parmi les leaders mondiaux, en favorisant la recherche et l’innovation dans des domaines clés comme la santé, la cybersécurité et l’automobile.
L’Europe mise sur ses premières fabriques d’intelligence artificielle : une avancée stratégique
L’Union européenne franchit une étape déterminante pour asseoir sa souveraineté technologique. Sept consortiums ont été sélectionnés pour déployer les premières fabriques d’intelligence artificielle sur le continent, une initiative visant à stimuler la recherche et l’innovation dans des secteurs clés comme la santé, l’environnement ou encore la cybersécurité. Doté d’un investissement de 1,5 milliard d’euros, ce projet ambitieux devrait positionner l’Europe comme un acteur majeur dans la course mondiale à l’IA.
Ces fabriques, qui seront déployées entre 2025 et 2026, associeront des centres de recherche de pointe et des infrastructures de calcul ultraperformantes. Elles permettront de doubler la capacité de calcul de l’entreprise commune pour le calcul à haute performance européen et de répondre aux besoins croissants des chercheurs, startups et industriels européens.
Nous franchissons aujourd’hui un pas supplémentaire vers le déploiement de fabriques d’IA. Grâce aux supercalculateurs européens, nous allons permettre aux jeunes entreprises dans le domaine de l’IA d’innover et de se développer. Forts des infrastructures appropriées, nous sommes maintenant prêts à concrétiser l’ambition de l’UE de devenir le continent de l’IA. Nous sommes sur la bonne voie pour faire de l’initiative relative aux fabriques d’IA une réalité dans les 100 premiers jours du nouveau mandat de la Commission européenne. Nous attendons une deuxième série de propositions le 1er février.
Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie
Barcelone, Athènes, Stuttgart : les centres névralgiques de l’innovation
C’est à Barcelone, au sein du centre de supercalcul MareNostrum, que se situera l’un des pôles principaux. En Grèce, le projet Pharos viendra compléter l’écosystème en s’appuyant sur le supercalculateur DAEDALUS. D’autres centres verront le jour en Italie, Allemagne, Finlande, Luxembourg et Suède. Chaque site sera spécialisé dans des domaines stratégiques, qu’il s’agisse de la mise à niveau des systèmes existants ou du développement de nouvelles plateformes expérimentales pour l’IA.
Ces infrastructures joueront un rôle clé dans des secteurs variés. En santé, par exemple, elles faciliteront la création de modèles d’IA capables d’accélérer les diagnostics et de personnaliser les traitements. Dans l’automobile, elles contribueront à l’optimisation des systèmes autonomes.
- Barcelone, Espagne: «BSC AIF» au Centre de Supercalcul de Barcelone
- Bologne, Italie: «IT4LIA» à CINECA – Bologna Tecnopolo
- Kajaani (Finlande): «FIA LUMI» au SCC
- Bissen, Luxembourg: «Meluxina-AI» chez LuxProvide
- Linköping, Suède: «MIMER» à l’université de Linköping
- Stuttgart, Allemagne: «HammerHAI» à l’Université de Stuttgart
- Athènes, Grèce: «Pharos» chez GRNET
Une stratégie d’envergure pour soutenir l’innovation
Au-delà de leur fonction technique, ces fabriques incarneront un modèle collaboratif réunissant universités, startups, centres de supercalcul et grandes entreprises. En mutualisant les ressources et en favorisant l’excellence scientifique, elles ouvriront la voie à des avancées majeures, comme le développement de modèles de langage européens ou d’applications spécialisées dans des domaines de niche.
Les ambitions de l’Union européenne ne s’arrêtent pas là. D’autres États membres ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour rejoindre cette initiative ou lancer de nouvelles fabriques. La prochaine échéance pour la soumission de projets est fixée à février 2025.
Une impulsion nécessaire face à la concurrence internationale
Dans un contexte où les États-Unis et la Chine dominent le marché de l’intelligence artificielle, l’Europe joue ici une carte cruciale. En investissant massivement dans ces infrastructures, elle vise à combler son retard et à garantir une autonomie technologique stratégique.
Cette initiative répond également à des enjeux économiques. Les fabriques d’IA offriront aux startups et PME européennes un environnement compétitif pour se développer, en particulier dans des secteurs comme la finance, l’agriculture ou encore l’industrie manufacturière.
L’Europe s’affirme ainsi comme un terreau fertile pour l’intelligence artificielle, conjuguant innovation technologique et ambition politique.