Vie de la profession

Mobilisation des étudiants en kinésithérapie : une profession en danger face aux promesses non tenues

Les étudiants en kinésithérapie appellent à la mobilisation à Paris le 20 décembre pour dénoncer les frais de scolarité injustes et l’inaction du gouvernement. Une profession clé en danger.

Les étudiants en kinésithérapie, soutenus par la FAGE, l’AGEP, l’ANESF, l’ANEPF et l’UNECD, tirent la sonnette d’alarme et appellent à la mobilisation ce vendredi 20 décembre à Paris. Leur objectif : dénoncer l’inaction gouvernementale face aux engagements pris concernant l’harmonisation des frais de scolarité, et défendre l’avenir de leur formation et de leur profession.

Des frais de scolarité qui varient du simple au centuple

La situation actuelle des étudiants en kinésithérapie en France est marquée par une profonde inégalité. « En Île-de-France, exemple représentatif de la situation nationale, obtenir le même diplôme de kinésithérapeute coûte entre 800 € et plus de 40 000 € en fonction de l’établissement d’études, sans possibilité de choisir ce dernier », explique la Fédération Nationale des Etudiants en Kinésithérapie (FNEK). Cette disparité frappe de plein fouet les étudiants et leurs familles, déjà soumis à des contraintes financières importantes.

En juillet 2023, le gouvernement et l’assurance maladie avaient pourtant promis d’harmoniser les frais de scolarité au niveau national, les alignant sur les frais universitaires avant le 1er janvier 2025. À ce jour, ces engagements restent lettre morte, laissant les étudiants dans une situation critique. « Cela fait un an et demi et rien n’est fait. Le temps presse : cette injustice menace l’avenir de notre profession et, surtout, l’accès aux soins partout en France ! », alerte la FNEK.

Conséquences dramatiques pour les étudiants et leurs familles

Cette inaction gouvernementale a des conséquences concrètes sur les étudiants, souvent contraints à de lourds sacrifices financiers.

Quelques témoignages poignants :

  • « Je ne peux pas appeler ma banque pour leur réclamer 2000 ou 3000 € de plus parce que 40 000 € n’est apparemment pas suffisant. Je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer mes études. »
  • « Mes parents ont dû renoncer à leurs économies de retraite pour m’aider à payer l’école. »
  • « J’arrête l’école si je ne trouve pas de contrat d’apprentissage pour la rentrée. Même un prêt ne suffirait plus. »

Pour de nombreuses familles, cette situation entraîne une précarité accrue. Certains étudiants, désespérés, choisissent même de poursuivre leur formation à l’étranger, fragilisant davantage le système de santé français.

Une mobilé mobilisation nationale pour un avenir équitable

Face à cette crise, les fédérations étudiantes appellent à un rassemblement massif vendredi 20 décembre à Paris, à 14h30. Leur message au gouvernement est clair : il est temps de tenir les promesses faites et d’agir concrètement.

« Nous ne demandons pas un privilège, mais revendiquons une équité : l’accès à une formation financièrement abordable, conformément aux promesses formulées. Devenir professionnel de santé ne devrait pas être un luxe », martèle la FNEK.

Ces revendications vont au-delà des étudiants eux-mêmes : elles concernent l’ensemble du système de santé, dépendant d’un renouvellement constant de professionnels qualifiés. Sans une réponse rapide, l’accessibilité aux soins de kinésithérapie, déjà mise à mal, risque de se dégrader encore.

Les engagements au cœur de l’avenir de la santé publique

Les étudiants et leurs soutiens réclament une mise en conformité rapide des frais de scolarité avec les engagements pris.

« Les engagements qui ont été pris sont vitaux pour l’accès aux soins de kinésithérapie dans les prochaines années. Ils doivent maintenant être respectés. Les promesses n’ont pas de valeur sans action. »

Alors que la mobilisation s’organise, le message des fédérations étudiantes résonne avec force : il est temps pour le gouvernement d’honorer ses engagements et de garantir un avenir plus juste pour les étudiants en kinésithérapie, et pour l’ensemble des citoyens bénéficiaires de leurs soins dans les années à venir.

A propos de l'auteur de l'article

Clémence Minota
Rédactrice santé & innovation

Je suis rédactrice spécialisée en santé et innovation, passionnée par l'impact des technologies sur l'évolution des soins médicaux. Mon expertise consiste à décrypter les dernières avancées du secteur et à fournir des contenus clairs et pertinents pour les professionnels de santé.

Articles connexes

Bouton retour en haut de la page