Parution d’une nouvelle publication réalisée par l’Anap et l’ANS pour accompagner l’informatisation des soins critiques
Découvrez les points clés pour déployer un SI performant dans les soins critiques et garantir des soins optimaux.
L’informatisation des soins critiques représente une avancée stratégique dans la prise en charge des patients. En collaboration avec l’Agence du Numérique en Santé, l’Anap dévoile un guide pratique pour accompagner les professionnels dans la mise en œuvre de systèmes d’information interopérables. Quels sont les enjeux et solutions ? Analyse.
Une urgence d’interconnectivité dans les soins critiques
Les services de soins critiques, confrontés à une organisation complexe, nécessitent des outils numériques adaptés pour garantir une prise en charge optimale. Entre la gestion des données patients et l’interopérabilité avec les systèmes d’information hospitaliers (SIH), le défi est de taille. En réponse, l’Anap et l’ANS proposent un guide pour une urbanisation efficace des systèmes d’information, alignée sur les besoins cliniques et les trajectoires des patients.
- Centralisation des besoins métiers : Identifier les données nécessaires à chaque étape de la trajectoire patient.
- Cartographie fonctionnelle et technique : Faciliter l’interopérabilité et la coordination interservices.
Un enjeu vital pour les soins critiques
Dans l’univers des soins critiques, chaque décision compte, chaque minute est précieuse. Les établissements hospitaliers font face à un défi de taille : moderniser leurs systèmes d’information pour améliorer la prise en charge des patients. Les besoins sont immenses : fluidifier la communication entre services, centraliser les données médicales et garantir une continuité des soins, tout en répondant aux exigences réglementaires.
L’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), en collaboration avec l’Agence du numérique en santé (ANS), propose aujourd’hui un guide pratique pour accompagner les établissements dans l’informatisation des soins critiques. Une feuille de route claire et opérationnelle pour transformer un système souvent fragmenté en un outil fiable et interopérable.
De nouveaux rôles pour une meilleure gouvernance
Pour opérer cette transformation, l’organisation interne des établissements est clé. Le guide préconise la création de postes spécialisés, tels que celui de Chief Clinical Information Officer (CCIO), chargés de piloter l’innovation et de superviser la gestion des données. Cette approche, inspirée des modèles anglo-saxons, met l’accent sur une vision stratégique et une coordination renforcée entre les différents services.
En parallèle, il s’agit de repenser la manière dont les besoins métiers sont identifiés. Les équipes cliniques doivent être associées à toutes les étapes du processus pour garantir que les outils déployés répondent aux réalités du terrain. Cartographier les besoins fonctionnels et techniques devient une priorité pour aligner la technologie sur les besoins des patients.
Des architectures adaptées aux besoins des hôpitaux
Deux grands modèles se dessinent pour structurer les systèmes d’information. D’un côté, l’architecture point à point, une approche historique qui relie directement les différents logiciels entre eux. Si ce modèle est simple à mettre en place, il présente des limites importantes en termes de maintenance et d’évolutivité. De l’autre, la plateforme d’intégration unique, qui utilise des standards internationaux comme HL7 et IHE pour centraliser et harmoniser les flux de données. Cette dernière solution, bien que plus complexe à implémenter, offre une flexibilité accrue et un meilleur potentiel d’évolution.
Pour les hôpitaux, le choix de l’architecture ne se fait pas à la légère. Il doit tenir compte des ressources disponibles, des besoins spécifiques des services de soins critiques, et de l’impératif d’interopérabilité avec les autres systèmes hospitaliers.
La priorisation des cas d’usage
Pour maximiser l’efficacité des outils numériques, le guide met en avant huit cas d’usage prioritaires. Parmi eux, trois ressortent comme essentiels : la gestion des alarmes, la transmission d’informations critiques lors des admissions et transferts, et la structuration des données issues des dispositifs de monitoring.
Prenons l’exemple des alarmes. Dans les services de soins critiques, les notifications sonores sont omniprésentes, au point de créer une « fatigue d’alarme » pour les soignants. L’adoption de systèmes capables de filtrer et de hiérarchiser les alertes selon leur criticité permet de réduire ce stress et d’améliorer la réactivité face aux événements graves.
Quant à la transmission d’informations, elle reste une pierre angulaire de la prise en charge. Le déploiement de solutions interopérables garantit que les données critiques suivent le patient tout au long de son parcours, évitant les ruptures d’information entre les différents services.
Améliorer la sécurité et la qualité des soins
L’informatisation des soins critiques ne se limite pas à une question technique. Elle représente une véritable opportunité d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients. En centralisant les données médicales, les établissements peuvent réduire les erreurs humaines, faciliter la coordination entre équipes et renforcer la traçabilité des interventions.
Ces avancées s’accompagnent toutefois de nouveaux défis. La formation des personnels soignants et informatiques devient essentielle pour s’assurer que les outils sont utilisés à leur plein potentiel. De même, la question de la cybersécurité doit être abordée dès le départ pour protéger les données sensibles.
Grâce à l’informatisation, les établissements peuvent réduire les erreurs humaines, améliorer la coordination des soins et renforcer la sécurité des données. Par exemple :
- Une meilleure traçabilité des informations patient.
- Des outils permettant la gestion proactive des traitements critiques.
Un futur à construire ensemble
Le guide de l’Anap n’est qu’une étape dans un processus plus vaste. Il appelle les établissements, les éditeurs de logiciels et les décideurs publics à travailler ensemble pour définir des standards communs et construire un système d’information à la hauteur des ambitions de la santé numérique.
En renforçant l’interopérabilité et en mettant les besoins des patients au cœur des décisions, cette transformation peut devenir un modèle pour l’ensemble du système de santé.
A propos de l'auteur de l'article
Mickael Lauffri
Passionné par l'innovation technologique et l'impact de la science sur la médecine, je suis rédacteur spécialisé dans le domaine des technologies médicales.