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Hôpitaux en crise : 500 millions d’euros débloqués, un pansement sur une plaie profonde

Le gouvernement a annoncé vendredi 16 février le déblocage d'une "aide exceptionnelle" de 500 millions d'euros pour soutenir les hôpitaux publics et privés en difficulté financière.

Le gouvernement annonce une aide exceptionnelle, les syndicats restent sceptiques

Le gouvernement a annoncé vendredi 16 février le déblocage d’une « aide exceptionnelle » de 500 millions d’euros pour soutenir les hôpitaux publics et privés en difficulté financière. Cette mesure, bien qu’appréciable, est loin de combler les besoins réels du secteur, estimés à 1,5 milliard d’euros pour compenser l’inflation en 2023.

Un soutien financier bienvenu mais insuffisant

L’enveloppe de 500 millions d’euros sera répartie par les agences régionales de santé (ARS) selon des « critères d’activité », a précisé le ministre délégué chargé de la santé, Frédéric Valletoux. Cette aide vise à « soutenir ceux dont la situation financière est dégradée », mais elle ne suffira pas à endiguer la crise qui frappe le système hospitalier français.

Les fédérations hospitalières déçues

La Fédération hospitalière de France (FHF) a exprimé sa déception, estimant que ces arbitrages restaient « très loin des besoins ». Le syndicat redoute un « creusement inédit du déficit des hôpitaux publics qui avoisinera 2 à 3 milliards en 2023 ». La FHF appelle à « sortir de la politique des rustines exceptionnelles pour donner enfin un cap clair ».

Des fermetures de lits et une baisse de l’activité

L’annonce du gouvernement intervient après de nombreuses alertes lancées par les fédérations hospitalières. Les CHU ont chiffré à 1,2 milliard d’euros leur déficit 2023, soit trois fois plus qu’en 2022. La capacité d’autofinancement et d’investissement a chuté de 86%, ce qui met en péril l’avenir du système de santé français.

Un cocktail explosif : inflation, revalorisations salariales et baisse d’activité

La situation actuelle est due à plusieurs facteurs :

  • L’inflation, qui pèse lourdement sur les budgets des hôpitaux.
  • Les revalorisations salariales du Ségur de la santé, qui n’ont été que partiellement compensées par l’Etat.
  • Des fermetures de lits qui n’ont pas permis de retrouver les niveaux d’activité d’avant-crise, provoquant une baisse de recettes.

L’aide exceptionnelle de 500 millions d’euros est un geste bienvenu, mais elle ne représente qu’une solution temporaire. Le gouvernement doit prendre des mesures structurelles pour sauver l’hôpital public et garantir l’accès aux soins pour tous.

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